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De la nécessité de moudre du café.
22 novembre 2008

Dans l'Ombre d'un Géant

   Aujourd'hui, découvrons ensemble le principe du conditionnement involontaire, cet art inné qui a pour effet principal de moduler la vie d'un être proche.

 Ici, voyons un exemple concret : le résultat sera cruellement en manque de confiance en lui, et assez renfermé.
   Pour cela, vous aurez besoin de plusieurs ingrédients :
- un environnement équilibré, et si possible confortable
- un sachet d'intelligence en poudre, appauvri en anticipation
- un grand bol de type ironie
- beaucoup de soin, et enfin
- un vocabulaire fleuri

   Tout d'abord, vous devrez cultiver l'ironie, raffinée et permanente. Cela vous amusera beaucoup, sans nul doute, mais aura surtout l'effet d'y accommoder la victime, où plutôt de l'y noyer. Elle commencera alors à ne plus s'en formaliser et développera peut-être elle-même cette technique, de façon réduite.
   Ensuite, devenez exigeant envers tout. Considérez les points positifs d'une chose comme allant d'elles-mêmes et apprenez à voir ce qui peut être amélioré en toute circonstance. Cela fera de vous un être perfectionniste, mais sur la victime, cela aura un effet tout autre : Elle sera bientôt convaincue que toute idée venant d'elle est mauvaise. On le verra à des réticences à vous exposer ses réflexions, par peur sûrement.
   Et enfin, vous possèderez obligatoirement un caractère de cochon. Cela vous donnera entre autres une grande culture de l'invective ainsi qu'une aisance de répartie toute particulière. Nous nous occuperons seulement des répercutions sur la victime. Elle qui est déjà effrayée à l'idée de parler de sujets l'impliquant, aura la joie d'en plus se faire insulter assez souvent, voire attribuer des sobriquets particulièrement humiliants. Cela ne fera que renforcer son sentiment de misère intellectuelle et providentielle.

   Vous vous retrouverez sous peu avec un être amorphe, malheureux et inutile, ou au contraire à un revanchard, impulsif et caractériel énergumène. Dans la plupart des cas, on voit apparaître un misérable affublé de l'ensemble de ces épithètes.


Bien sûr, je force le trait. J'exagère, je brode.
Le fait est là : je ne me rends compte que trop tard d'une telle chose. Le droit d'ainesse, c'est aussi des tragédies inévitables. Le mal est fait.
Je plaide coupable, mais elle est condamnée.

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